A bas la calotte est un slogan anticlérical attribué à Paul Bert (1833-1886) et repris en 1905 par les libres penseurs lors de l'adoption de la loi sur
la laïcité dans la République tiré de l'expression " Ni Dieu, ni maître, à bas la calotte et vive la sociale!" , la calotte étant le couvre-chef caractéristique
de la petite coiffe portée par le clergé de l'Eglise catholique.. Il est exprimé par certaines personnes pour signifier leur opposition à l'église catholique
Mais elle est aussi prononcée lorsque l'on veut parler de laïcité : ne respectent la laïcité que celles et ceux qui placent la loi de la République
au-dessus de la loi de Dieu. Sous cette forme catégorique, générale et absolue, une telle affirmation est de toute évidence totalement inacceptable
pour un croyant convaincu, qu'il soit chrétien, juif ou musulman. Mais alors que penser de la phrase de Voltaire je cite :" Que répondre à un homme qui
vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?". Cette pensée est tirée de
"Fanatisme" du Dictionnaire philosophique de 1764. Notre célèbre philosophe n'apportera pas de réponse très claire à sa propre interrogation ,
à tel point que de nos jours elle est toujours d'actualité.Aussi je peux comprendre que l'on puisse se laisser aller en utilisant parfois des propos
traduisant une certaine irritation ,une ironie ,un agacement , un certain ras bol de la part de ceux pour qui la République symbolise l'exemple même du
vivre ensemble et qu'il n'est point besoin de religion pour que les hommes puissent se dire :"aimons nous les uns les autres".
Pendant le Moyen Age les deux ordres noblesse et clergé étaient fortement liés à un point tel que seul le tiers état payait des impôts au profit
des deux autres. De plus le souverain était reconnu de droit divin ce qui rendait le clergé complice de toutes les turpitudes de ce dernier ,
au nom d'un dieu protecteur des faibles et des opprimés ,dans une vision extraterrestre de la vie après la mort (le royaume des cieux).
Plus tard arrive la Révolution Française
et le siècle des Lumières. Le clergé est saccagé , ses biens confisqués .Il a moins d'emprise sur le peuple si bien que ses représentants
parleront d'un véritable complot destiné à le réduire à néant.Mais par la suite un empereur Napoléon Ier
a très bien compris la nécessité d'avoir une église à sa botte
et sous contrôle.
Mais laissons le parler :
<< La Société ne peut exister sans la religion. Quand un homme meurt de faim à côté d'un autre qui regorge, il est impossible de lui faire admettre
cette différence s'il n'y a pas là une autorité qui lui dise: Dieu le veut ainsi, il faut qu'il y ait des pauvres et des riches dans le monde mais
ensuite, et pendant l'éternité, le partage se fera autrement>>. Surtout après la mort bien entendu.
...<< Les prêtres sont nécessaires à faire passer le merveilleux grâce à une liturgie de mystères.La populace juge de la puissance de Dieu par
la puissance des prêtres>>.Comment être plus explicite dans la définition d'une religion d'utilité publique?
<< La religion est encore une sorte d'inoculation ou de vaccine qui, en satisfaisant notre amour du merveilleux nous garantit des charlatans et des sorciers;
les prêtres valent mieux que les Cagliostro, les Kant et tous les rêveurs de l'Allemagne>>.
Et le meilleur moyen d'entretenir ce besoin de merveilleux, c'est le rituel des offices.
<< Est-ce que la religion catholique ne parle pas bien plus à l'imagination des peuples par la pompe de ses cérémonies que par la sublimité de sa morale?
Quand on veut électriser les masses il faut avant tout parler à leurs yeux>>
Je ne suis pas loin de penser comme notre empereur .Certes pas besoin de religion pour que les hommes puissent se dire :"aimons nous les uns
les autres".Mais sans religion la pillule est plus difficile à faire avaler il faut bien l'admettre.
Par la suite il y aura une succession de régimes , monarchique ,impérial, Républicain où le sabre et le goupillon s'entendront comme cul et chemise. Mais petit
à petit le clergé perdra de sa superbe jusqu'a l'avénement de la LAICITE en 1905 avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat inscrit dans la loi et
même la Constitution avec cependant quelques cas particuliers quand même qui confirment la règle comme l'époque du Pétainisme où la République fut réduite à
l'état de cendres.
Alors à bas la calotte!!! pourquoi pas.
Il faut dire que les politiques qui se sont succédés depuis un bon nombre d'années non pas ménagés leurs peines pour semer le doute dans les esprits.
En décembre 2007, dans son célèbre discours dit de Latran, Sarkozy lâcha deux réflexions définitives.<< Les racines de la France sont essentiellement
chrétiennes. Et la France a apporté au rayonnement du christianisme une contribution exceptionnelle.>> La seconde: <<«L'instituteur ne pourra jamais
remplacer le curé ou le pasteur dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal.»>>
Signé en catimini entre la France et le Vatican toujours sous Sarkozy le 18 décembre 2008 - des décrets prévoient la "reconnaissance mutuelle des diplômes
de l'enseignement supérieur délivré sous l'autorité compétente de l'une des parties". Or cette "reconnaissance" ne vaut pas seulement pour les matières
théologiques mais aussi profanes. Autrement dit, le baccalauréat ou d'éventuels masters. Cet accord feint d'appliquer une directive européenne
(le processus de Bologne), pensée pour reconnaître les diplômes étrangers, mais il change de nature à partir du moment où il est signé avec le Vatican,
pour "reconnaître" des diplômes délivrés sur le sol français par des établissements de l'Eglise. Ce qui revient non seulement à casser le monopole des
diplômes qu'avait l'Etat depuis 1880, mais aussi l'esprit de l'article 2 de la loi de 1905.
Autre fait ;Le vendredi 4 juin 2021 Matignon annonce que l'Observatoire de la laïcité, est remplacé par un « comité interministériel de la laïcité ».
Cet observatoire, une instance interministérielle autonome qui réunissait aussi des experts et des parlementaires, est remplacé par une nouvelle instance
interministérielle purement administrative .Ce nouveau comité ne comporte plus les dimensions « d'observation » et « d'analyse » de l'ancien Observatoire.
C'est une reprise en main étatique de la question de la laïcité » estiment certains .L'Observatoire de la laïcité était reconnu pour se référer uniquement
au cadre juridique, en apportant une analyse neutre et dépolitisée de la laïcité. Avec cette remise en question, l'État souhaite donc imposer une nouvelle
vision de la laïcité que l'on pourrait qualifier de « laïcité idéologique » , destinée à combattre l'islamisme en France. Elle s'inscrit donc au-delà
du cadre posé en 1905. Puisque je cite cette loi , ouvrons une parenthèse ,petit rappel :
La Loi de 1905 qui est une loi de liberté et non de contrainte a vu le combat entre deux France, celle de la fille ainée de l'église et celle issue
de la Révolution , c'est à dire de deux camps antagonistes. Les deux premiers articles de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre
1905 sont les suivants : l'Article 1er énonce : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules
restrictions, édictées [par la loi elle-même] dans l'intérêt de l'ordre public. » L'Article 2, quant à lui, affirme : « La République ne reconnaît,
ne salarie ni ne subventionne aucun culte », mais cet Article 2 reconnait, in fine, la primauté de l'Article 1er,, en déclarant que, dans des lieux fermés
, des services d'aumônerie pourront être rétribués sur fonds publics, afin -je cite- d'«assurer le libre-exercice du culte ». Elle a pu s'imposer
au peuple français grâce à l'habileté de juriste de son rédacteur principal ,qui a su jongler sur les notions de liberté de conscience et de neutralité
de l'état (pas celle de N Sarkozy) afin de réaliser un équilibre accepté par une majorité de députés non sans un certain stratagème victorieux d'A Briand.
En effet les articles de cette loi ont été voté avec des majorités différentes venant de chacun des deux camps .Ils découlent en fin de compte
de la superposition de deux conflits ; à la «guerre» séculaire de deux France, s'ajoute une très inattendue «guerre» des gauches, significativement oubliée,
qui met aux prises Jaurès et Clemenceau. En définitive se réalise un «équilibre que j'appellerais de frustrations», fondé sur de nombreux paradoxes.
Voilà brièvement résumé l'esprit de la loi de 1905 où le mot Laïcité n'apparait pas et pour cause , les rédacteurs n'ayant pas voulu en fin de compte
heurter les susceptibilités des uns et des autres. Fermons la parenthèse.
Un autre exemple où la laïcité est remise en cause par des politiques. Uu monsieurs
Mark Sherringham a été nommé il n'y a pas longtemps (2020) à la tête du Conseil supérieur des programmes par le ministre de l'éducation nationale
J.M Blanquer. M Sherringham est connu pour exprimer son souhait d'un retour du christianisme dans les questions éducatives en se fondant sur un constat
« l'école laïque française est .l'héritière de l'Ecole chrétienne. » Par ailleurs le 29 avril 2004 il affirmait " la laîcité ne sera capable d'une
refondation et d'un renouvellement que si elle accepte de penser à nouveau la relation de la vérité et des religions et de considérer que la religion
n'est pas seulement un pb culturel mais bien une voie d'accès à la question des finalités ultimes de l'humanité." Enfin c'est un militant pour
l'école privée hors contrat puisqu'il intervient comme formateur en janvier 2020 pour l'association « créer son école » fondée par Anne Coffiner
et présidée par Xavier Darcos dont le but annoncé est de soutenir financièrement les écoles privées. Pour moi il est évident que le loup est introduit
dans la bergerie .
Je pourrais ainsi démontrer en utilisant d'autres exemples que le principe de laïcité reconnu par notre Constitution est de plus en plus mise à mal par
certains de nos politiques alors qu'ils devraient la chérir . Alors après tout pourquoi interdire à certains de crier " à bas la calotte" quand d'autres
dont la fonction première est de préserver les fondements de notre République ne se privent pas de la bafouer.
Cependant je pense que ce genre d'expression devrait restée confidentielle car n'oublions pas les mots sont porteurs de sens et par conséquent porteur
d'actions et peuvent donc devenir ce que j'appellerais "des armes de destruction massive" (sous certaines conditions j'en parlerai un peu plus loin) .
Aussi afin d'éviter des tensions et des heurts entre les différents protagonistes un dialogue doit être engagé ; mais il ne pourra exister que si une
condition préalable est remplie : le respect mutuel entre les interlocuteurs. Pour introduire cette notion de respect, je me réclamerais d'un texte
juridique qui, de façon étrange, est totalement passé sous silence dans nos débats actuels sur la laïcité. Il s'agit de l'article premier de la Constitution
Française , aux termes duquel « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale [...] Elle respecte toutes les croyances »
.De cet article on peut, me semble-t-il, en tirer trois conclusions.
En premier lieu, le texte dit : « La France [...] respecte toutes les croyances ». Il ne dit pas « tolère » ni « admet », il dit « respecte ». Or si le
respect n'est pas incompatible avec la critique car si aujourd'hui on s'interdit de critiquer les religions, demain, ça s'appliquera à n'importe quelle
idéologie, il exclut en revanche l'insulte. Insulter une religion, quelle qu'elle soit, est donc contraire à l'article premier de la Constitution.
En second lieu ce sont bien les croyances qui doivent être respectées dans cet article Ier et non la croyance en générale. En troisième lieu, qui est
obligé par ce texte ? La France - ou la République, donc la communauté des citoyennes et des citoyens, donc chacune et chacun d'entre nous.
En conséquence, lorsque l'on déclare que telle ou telle religion est « une religion de merde », on viole l'article premier de la Constitution. Mais cela
ne justifie pas pour autant le comportement assassin d'extrémistes de tout bord et leur intolérance et là , la justice des hommes doit être impitoyable.
Et c'est à ce moment là que l'on peut dire et que l'on doit agir pour que la justice des hommes doit être supérieure à celle de Dieu.
Comme vous le savez maintenant, je ne suis pas croyant ; cependant à mon avis, la coexistence pacifique entre incroyants et croyants suppose que les
uns s'efforcent de comprendre les autres et de se mettre à leur place et vice versa. Pour autant , je suis pour le droit à choquer, et à être choqué en
retour. De toute façon il y aura toujours quelqu'un pour s'offusquer de ce que je dis. Dois je m'abstenir pour autant à m'exprimer ? Et si je dépasse
certaines limites , la loi des hommes se doit d'intervenir mais non celle de Dieu, tout en respectant mes droits fondamentaux. Alors pourquoi pas
"A bas la calotte" mais que cela reste dans l' entre nous si c'est possible.
Finalement je pense que l'histoire de la loi de 1905, matrice juridique de la laïcité , fournit toutes les armes pour apaiser les querelles d'une France
en guerre en fin de compte avec elle-même. Tout à l'heure j'ai évoqué que des paroles pouvaient être des armes de destruction massive, surtout et je dis
bien surtout ,si elles sont reprises dans les médias et réseaux sociaux qui les amplifient les déforment les vides de leur sens afin de mieux créer
la polémique , le buzz , l'évènement ,associant le plus souvent "laïcité et interdiction" chose qu'elle n'est pas. Elle est inscrite dans l'article Ier
de notre constitution et à ce titre nous devons la respecter comme elle respecte elle-même toutes les religions mais rien que les religions, pas les
extrémismes fussent t'ils politique . Elle garantie la liberté et l'égalité des citoyens dans leurs options spirituelles, elle demeure la clef de voûte
de notre République. Certes « si le principe de laïcité » appartient au registre juridique, le mot, lui, comporte aussi une forte épaisseur historique,
politique et idéologique qu'il est difficile d'ignorer , qu'il convient de discuter sans cependant ne pas oublier l'essentiel, faire comme Jules Ferry,
toujours rechercher un équilibre entre les deux aspects de la laïcité, l'aspect de rupture et l'aspect de liberté de la loi.
J'ai l'habitude d'appeler un chat un chat .Cependant quand je dis celà , les choses ne sont pas aussi simples . Il existe une multitude de chats:
cela va du chat sans poil jusqu'au chat angora .La République Laïque me permet d'avoir n'importe quel type de chat pourvu que je m'en préoccupe, que
je lui porte assistance, j'ai même le droit de faire des concours avec , de dire qu'il est le plus beau, le meilleur etc . à la condition que je
n'en fasse pas un animal capable de porter atteinte à l'intégrité physique et mental d'autres chats ,de leur entourage et à leur espace de liberté ;
Et si je manque à mes devoirs de citoyen la République me sanctionne comme il se doit.
Ah oui, j'ai oublié de vous parler du chat de Shrödinger un chat un peu spécial celui là. Mais avant faisons un peu de physique quantique et non pas
CANTIQUE rien à voir avec le chant religieux. La Physique Quantique s'intéresse à l'infiniment petit. En Physique Quantique , on dit qu'une particule élémentaire comme le photon
( le grain de lumière) peut-être d'origine corpusculaire ( c'est ce qu'a démontré Einstein) ou vibratoire ,ondulatoire ce qu'ont démontré d'autres physiciens
càd que si on met en place une
expérience destinée à prouver que la particule est corpusculaire , la particule est corpusculaire mais si on veut prouver par l'expérience que la particul
e est ondulatoire celle-ci se comporte d'une manière ondulatoire; on dit que le photon possède alors 2 états superposés et qu'en fin de compte le résultat
dépend de l'observateur.
Shrödinger en 1935 voulant appliquer ce phénomène à la physique de newton , a imaginé cette expérience de pensée, également connue sous le nom de « paradoxe
de Schrödinger » qui consiste à imaginer un chat enfermé dans une boite avec un flacon de gaz mortel et une source radioactive. Si un compteur Geiger
détecte un certain seuil de radiations, le flacon est brisé et le chat meurt. Selon l'interprétation précédente, en réalité, le chat est à la fois vivant
et mort c'est-à-dire en 2 états superposés. Tant qu'on n'a pas ouvert la boite le chat est vivant et mort. Pourtant, si nous ouvrons la boîte,
nous pourrons observer que le chat est soit mort, soit vivant.